Au commencement,
Ni forme, ni nom
Seulement la profondeur
Obscure, immobile.
Mais dans le silence des ténèbres,
Reposait la promesse féconde.
Soudain, la lumière surgit,
Fendit l’obscurité.
De son glaive ardent
Découpa le chaos.
Ce qui fut traversé
Devint visible, se révéla
Ce qui ne le fut pas
Demeura dans l’ombre,
Ventre du monde,
Gardien des possibles.
Elle fut souffle cosmique,
Battement premier,
Accoucheuse d’archipels lumineux,
En flottaison dans l’infini océan nocturne,
Étoile de feu née d’elle-même,
Étoile de joie offerte au vide.
Dans l’univers en expansion
Elle se dilua et devint vibration,
Danse sacrée des molécules,
Chant de l’infime frémissant.
Dès lors les formes apparurent.
Le flux de la création n’eut
Ni repos, ni centre, ni fin :
Il fut mouvement.
Dans la matière embrasée,
Tout se forma et se déforma
Sans relâche,
Sans mémoire fixe.
Les corps se désagrégèrent
Pour apprendre à renaître
En formes inédites.
La lumière agrégea
Cellules et matières nouvelles
Et, de ses fils d’énergie vivante,
Tissa des mondes nouveaux.
Il n’y eut ni avant ni après,
Seulement l’instant vibrant.
Tout fut simultané.
Tout fut seuil sans cesse franchi.
Tout fut éternellement passager.
C’est ainsi que le temps naquit.
Partout,
Pour toujours,
La lumière, verbe incandescent,
Écrit, parle,
Est somme de langages naissants,
Formules d’expressions infinies
Et l’ombre, sine qua non à sa raison,
À jamais enveloppe dans ses draps
Le secret