Les heures éblouies

Des heures éblouies
A regarder les étoiles
leurs éboulis
Tigrant le ciel lustral,

- Mes yeux plongés
dans la nuit -

Des lignes astrales
Éphémères,
Prises pour l'éternité,
Inscrites en moi
À jamais.

***

Chaque battement du cœur
de mon étrange planète
Est un silencieux poème,
Un craquement d'allumette
Une ruine de moi-même

Le silence des étoiles

Tous ces amas glorieux
de lumière
- mémoire au-delà de soi
inscrite dans le ciel -
qui brillent dans nos yeux,
plus fort encore
quand s'installe l'hiver

Cet infini silence des explosions stellaires
sous le voile joyeux de la neige qui danse

Via du funérarium

Les pétales blancs immaculaient le ciel
Retombaient doucement sur
La route déjà couverte de neige

- Et le chagrin qui en moi se déversait -

Depuis l'arrière du lourd véhicule
Voilé, beau et douloureux:
le décorum, la via du funérarium

***

העולם הוא בצרות
العالم يسير بشكل سيء
El mundo va mal
Мир идет плохо
Dünya tehlikede
Il mondo sta andando male
O mundo está indo mal
世界下得很糟糕
世界がうまくいかない

Donc le mien aussi 

B&W 166

C 167

Soleils du soir

Dans le terrain de mon coeur
Bruissent les dernières feuilles
Des arbres couronnés d'oiseaux

Petits miracles jaune-or
Secoués par le vent,
Chant des étourneaux
Sur les branches tremblantes

Ruissellent follement
Les fontaines du firmament
Et ces mots voilant mes laideurs

Belief

La voie qui s'ouvre à moi
d'un trait ancré depuis la boîte
- Faisceau imaginaire
Ou fanal dans le noir -

Ce chemin tout autre
De couleurs et d'éclats
De ligatures évanouies
Fait de pas...me reliant à toi

C 166

Vers toi

Mon père je viens vers toi
Lorsque tout en moi se fragilise
Et que dans le creuset de mon coeur
Ne fourmillent plus les étoiles.

Mon père je viens vers toi
Parce que maintenant
C'est possible
Et que d'où tu es, le pardon est roi.

B&W 165

C 165

C 164

B&W 164

C 163

C 162

L'après

Éclatée en facettes
- souvenirs, transmissions -
La force de l'Être
Sera tôt ou tard
Dénudée dans le silence,
Âme qui guette, présence
Fondue dans l'espace,
Couvrant de son ombre
- Couvre-chef ou dard
Zéphyr ou bien Aquilon -

Mais auquel on appartient

Sombre énergisant
Violent harmonieux éblouissant
Angoissant lumineux puissant
Sans protagonistes sans pages
Mais avec météores de passage
Récit des confins
Se déroulant peut-être sans fin
Le grand livre n'est pas de nos mains

Ce qui dure ou pas

Entendez-vous la plainte des pôles,
Le son sinistre qui augure l'abîme
Dans lequel nous plongeons, visiblement?

Nous ne durons qu'un temps.
Le ciel sera l'archive.
Les plaies du monde sous la verdure,
Stries d'un futur autre temps.

Face à l'épreuve du temps, 

Hormis la force vive de la nature, 

Quoi subsiste t-il vraiment?

B&W 163

C 161

C 160

Créa 32

Pleine de fatigues

Je voudrais m'éloigner du bruit du monde, me réfugier derrière son voile à l'abri de la douleur profonde, doucement balancée par la mouvance des images flottantes que charrie ce même monde.

Puis qui renaît le lendemain

Haut dans la ramure
Le brasier du soleil
Qui réveille le monde

De mordoré, il inonde
Nos lèvres gonflées d'amour
Qui, en un baiser, se fondent ;
Nos têtes auréolées
D'oiseaux dorés qui s'élèvent
Et retombent

Dès que la nuit s'abat
Droit sur la ramure
et ensommeille le monde

Langage du coeur (2)

Remuer les lèvres
De rose alourdies
dorées de lumière
Fil d'aube sur le pli

Psalmodier - la fièvre -
Ce que le coeur dit
Émanant du sanctuaire
De cette matrice engloutie

Remuer les lèvres
De rose alourdies
dorées de lumière
Fil d'aube sur le pli

Cimetière

L'adieu à la chair

Le Salut sous la terre

Le souvenir en mélancolie

Jusqu'au fatal oubli

***

Ce sentiment coruscant
Qui pousse en fleurs
En piliers de cathédrale
S'élevant dans le coeur
C'est l'été qui ressuscite
En mon intérieur,
Cet amour au goût secret,
Cette éternelle lueur 

C 159

B&W 162

Saudade

Dans l'épure du soir
Le chagrin prononce son étreinte

La surface du ciel frissonne

Et pourtant,
La pluie irise mon coeur

***

Toutes ces images - états mouvants de la psyché, flux modifiables enchevêtrés, visions éphémères, surfaces colorées - fleurissent mon espace mental en une multitude de possibilités indépliables ou à déplier.

B&W 161

C 158

C 157

C 156

C 155

C 154

B&W 160

C 153

C 152

C 151

Ce cœur

Au travers de la futaie
Ce cœur
En tâches vaporeuses
Comme produites par la brume
Aux abords d'un fleuve

Et tout autour de
Ce cœur
Ocellant le ciel,
un semis de points diffus
Couleur vermeil

B&W 159

B&W 158

Peu avant l'oméga

La grande colère
De sa langue déchirée
Multipliée
En sourdine gronde
Dessèche les terres
Ou les inonde
Obscurcit les eaux
Ronge le monde
D'images mouvantes
Teintées d'épouvante
Se métastase jusqu'aux os

Créa 31

15cm ø

Créa 30