Être poète n'est pas une ambition que j'aie, c'est ma manière à moi d'être seul. Fernando Pessoa

Tout corps opaque rayonne de sa propre image - dégage sa propre image - en tout l'air ambiant. Alix Cléo Roubaud

J'avais envie de poésie et de tendresse parce que le monde en manque cruellement. La vraie pertinence aujourd'hui, c'est de révéler la poésie qui est en nous. Bartabas


Dans Le cabinet des curiosités sur Radio U;
chroniques - L'écho d'un vers - L'instant du dernier mot.

Publications dans les revues Web:
https://larevuedesressources.org/_carol-delage,3069_.html
https://www.cequireste.fr/category/auteurs/carol-delage/

Exposition personnelle de photographies - Derrière la vitre - à L'étiquette Paris 4, avril-mai 2017.

https://www.eurydemaornataeditions.com/copie-de-revue-ornata-6
http://www.dechargelarevue.com/La-Revue-Ornata-no-6.html

Exposition d'une photographie à L'Atelier des Vertus Paris 3, dans le cadre du lancement de la revue 6 Ornata, événement associé aux manifestations du Printemps des poètes.

Exposition collective de photographies à L'Atelier des Vertus, 21 /12/19 pour la fête du solstice d'hiver.

Exposition personnelle de photographies - La frontière - à l'Atelier des vertus le 14 mars 2020.

Publications de poèmes et de recueils chez Les Cosaques Des Frontières:
Recueils "Jusqu'à la lie" avril 2020
& "Une mesure du monde" 1er août 2020 https://lescosaquesdesfrontieres.com/category/carol-delage/


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jeudi 14 février 2013

J'ai oublié

le 09/02/14

Maman j'ai oublié la caresse de tes mains sur mon visage.
J'ai oublié de te dire je t'aime tant de fois.
Je n'y arrivais plus, je n'y arrivais pas.

J'ai oublié les bonnes choses...
Il a fallu mettre en état d'hypnose
mes sentiments, mes terreurs, mes meurtrissures ;
m'essayer, cahin-caha, à la couture
pour avancer, pour permettre l'ajustage.

Ce qui devait nous rapprocher,
un écart d'à peine seize années,
nous a finalement séparé.
Tu fus mère prématurément.
Et moi j'ai compris l'erreur à mes onze ans.

Depuis je ne sais plus ce que veut dire
être la petite de sa maman.
Je le devine dans le regard de mes enfants.

Les rôles ont été confondus pour le pire.
Je fus considérée comme ton égale
et avec une once de perversion supplémentaire
peut-être comme une rivale...

Bien souvent je me suis sentie trahie, abandonnée.
Ce qui pourrait expliquer ma solitude contrainte ou recherchée
et cette pensée ancrée que l'autre puisse être un potentiel danger.

Maman, ma petite maman, je ne te reproche rien.
Comment aurais-tu pu concevoir l'inconcevable?
De cela, ni toi ni moi n'avons à nous sentir responsables
Seule la main meurtrière est coupable.

Ainsi est mon chemin et maman c'est triste à dire mais...
c'est quand tu seras veuve que je retrouverai
dans ton regard inquiet l'enfant que j'étais
et que j'apprendrai peut-être à aimer mon pater en tant que père,
celui à qui j'ai pardonné sans que certains détails n'aient pu être effacés.

A l'aube de mes quarante-trois ans,
je conclue ainsi le chapitre parce qu'il est temps
en murmurant entre les lignes:" Je t'aime maman.
Ne t'inquiète pas. J'essaie d'aller bien..."